...
Viens Gwen, entre. Il y a du café. Assieds toi que je te raconte un peu ma vie.
Ca fait longtemps que je n’en ai pas parlé.
Alors ça tombe bien que tu aies frappé.
L’électron libre que je suis (tout comme toi) va encore voyager.
Je ne parle pas ici de sauter dans un avion, j’en ai bien trop peur !
Et puis là, très honnêtement, j’en ai pas non plus les moyens : )
Simplement, le cafoutch va refermer ses portes. Tu sais pourquoi ? Parce que qu’un cafoutch doit rester un cafoutch. Comme un vieux grenier où l’on ne met presque jamais les pieds.
Il y a des choses qui me manquent, comme quand je racontais, avant. Quand je racontais bien, en prenant le temps de travailler chaque billet (enfin pas toujours, mais presque)
Lulu a fini de raconter, mais mes mots iront s’inscrire ailleurs, dans un autre nid.
Et quand j’aurai le trousseau, je te donnerai une clé.
En fait non. Un nid n’a pas de serrure. Je t’indiquerai sur quelle branche il se trouve.
Tu sais Gwen, j’ai eu besoin de temps, j’en ai pris pour des choses importantes pour me reconstruire une vie qui a bien changé.
Elle me plaît encore plus qu’avant. Elle est encore plus intense qu’avant.
Je viendrai raconter encore Joséphine l’increvable et la Demoiselle qui a bien grandi.
Dix ans cet été. Dix années de ma vie. C’était il y a plusieurs siècles il me semble…
Je te laisse finir ton café.
Je t’embrasse fort.